Maïté BOUYSSY, mcf hdr, histoire contemporaine, Université de Paris 1 Panthéon- Sorbonne.
En spécialiste des écrits de Barère plus encore que de sa trajectoire politique, je ne peux que m’interroger sur le terreau toulousain des années 1780 qui marquèrent son entrée en écriture à l’ombre des célébrités locales, Loménie de Brienne figure majeure et Castlehill à partir du moment où évêque de Rodez, il préside l’Assemblée provinciale de Haute-Guyenne. C’est là que se développa un vocabulaire où le terme de « patrie » revient pour symboliser l’intérêt public. En revanche, ni ce terme ni les positions divergentes de ces grands prélats ne réapparaissent clairement en 1790 lors des débats sur la Constitution civile du clergé, et les observations de Barère dans son journal Le Point du Jour ne permet de déceler ce qui fit les positions divergentes de hauts personnage, tous administrateurs réformateurs, tous sensibles au malheur et conscient des abuss dans l’Eglise de France autant que du problème social de la mendicité. Or, Barère, ordinairement « insinuant », dira-t-on plus tard, exprime les positions « prérévolutionnaires » de chacun, toujours apte à s’en saisir, ce qui, après enquête s’avère avoir été une véritable stratégie bien plus articulée que ne le laissaient prévoir ces pièces de rhétorique assez convenue.