Guy Astoul, docteur en histoire, chercheur associé du groupe STUDIUM de FRAMESPA à l’Université de Toulouse Jean‐Jaurès. Professeur agrégé, il a enseigné à l’IUFM de Midi‐Pyrénées et comme chargé de cours à l’université. Il a publié Les Chemins du savoir en Quercy et Rouergue à l’époque moderne, Toulouse, PUM, 1999. Féru d’histoire rurale, il a écrit de nombreux articles, notamment sur les contestations paysannes à la veille de la Révolution. Il a contribué à de nombreuses publications et participe à plusieurs sociétés montalbanaises dont l’Académie à laquelle Seignelay Colbert a été admis en 1784.
Guy ASTOUL <astoul.guy@orange.fr>
Résumé
Depuis la première réunion des Etats généraux, le 5 mai 1789, le clergé, est profondément divisé sur la question du vote par ordre tandis que les tenants de la tradition encouragent la fermeté du roi. A la mi-juin, en quelques jours, une majorité des députés du clergé, soit 149 d’entre eux, ont rejoint le tiers état au sein de l’Assemblée nationale qui a été proclamée, le 16 juin. La séance du lundi 22 a lieu dans l’église Saint-Louis. Le mémorialiste Marmontel évoque la joie et les applaudissements qui ont accompagné l’entrée des cinq prélats à la tête des prêtres élus du Tiers Etat. Tous s’éloignent du cardinal de La Rochefoucauld, furieux de leur ralliement massif et reconnaissent la nécessité de réformes.
Si le rôle du clergé apparaît souvent minimisé dans l’histoire de la Révolution française, il n’est pas douteux cependant que ses députés se sont résolument impliqués lorsque les Etats généraux se sont transformés en une Assemblée nationale constituante. Lors des grands débats sur l’abolition des privilèges, dont celle des dîmes, et sur les droits de l’homme, leurs députés sont beaucoup intervenus. Déjà des désaccords apparaissent comme le rejet de Seignelay Colbert et de Sieyès à l’égard de l’abandon des dîmes qui dépouillait l’Eglise d’importantes ressources. La nationalisation des biens du clergé conduit à de profondes divergences notamment entre les évêques et les prêtres désireux d’un retour à la pureté évangélique. La rupture intervient avec l’adoption de la Constitution civile du clergé et surtout lorsque le serment est rendu obligatoire pour tous les ecclésiastiques. Il en résulte un schisme qui divise durablement les Français.
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